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Situé au cœur de Châtelaudren, sur le site de l’ancien château féodal, le Petit Écho de la Mode est aujourd’hui le pôle de développement culturel et touristique de « Leff Armor Communauté »; Cet ensemble architectural est un fleuron du patrimoine industriel du XXe siècle. Le métal riveté, les machines de fonte, les briques composent un formidable décor pour ce qui est devenu un lieu dédié à l’art et au tourisme, le pôle culturel et touristique.
Réhabilitée entre 2010 et 2015, cette ancienne friche industrielle accueille désormais:
- l’Office de tourisme, le service culturel, un centre ressources, des activités de musique, danse, arts plastiques et théâtre, un média centre, une école de voile, une salle de spectacle, une salle d’exposition etc.
 
Chargée d’histoire, cette ancienne imprimerie est un patrimoine exceptionnel, remarquable et emblématique. Ce bâtiment est un mastodonte architectural et s’érigera tout au long du 20e siècle comme un pilier de la vie économique et sociale locale. Ici étaient notamment imprimés le magazine du Petit Echo de la Mode et ses fameux patrons-modèles.
Ce titre est un monument de la presse française avec un tirage à 1 million et demi d’exemplaires à son apogée en 1950 et une parution d’une durée de cent ans de 1880 à 1983.
Chaque famille de Châtelaudren a un lien très étroit avec « Le P’tit Echo ».
Plusieurs générations d’une même famille y ont travaillé allant jusque quatre générations dans la même période ! Dans ses années d’intense activité l’imprimerie a employé jusque 250 personnes.

Châtelaudren capitale de la mode française
1880 : Lancement du magazine Le Petit Echo de la Mode
1893 : encartage d’un patron modèle gratuit chaque semaine, tirage à 210 000 exemplaires
1900 : la Une en couleur, tirage à 300 000 exemplaires
Années 1920 : création des magazines Lisette, Pierrot et Rustica
1923-1924 : La filiale du Petit Echo de la Mode s’installe à Châtelaudren (imprimerie des patrons modèles
1950 : Tirage record à 1 million et demi d’exemplaires.
1977 : L’Echo de la Mode est racheté par son concurrent, Femmes d’Aujourd’hui

L'histoire du « petit écho de la mode »  Patrimoine industriel de Châtelaudren
En 1880, Charles Huon De Penanster député et sénateur des côtes du nord et son épouse Claire, rachète une affaire de presse déficitaire dans la région parisienne qui publie le mensuel "La mode Française" crée en 1874 et un hebdomadaire " le petit journal de la mode" et lance le titre familial «Le Petit Echo de la Mode" .
Il souhaite créer un magazine féminin et familial, formule qui n’existe pas encore, Il est destiné aux mères de familles et leur apprend à créer leurs vêtements grâce aux patrons-modèles qui y sont insérés et à tenir la maison. Il aborde aussi l’éducation des enfants et propose même un roman à épisodes.
Face à son succès le journal du "Petit Écho de la Mode" s'agrandit et s'installe sa maison d’édition et son imprimerie face au parc Montsouris, rue Gazan et prend le nom des éditions de Moutsouris
Pendant la guerre de 14-18, le papier est rationné, et la parution se limite à 8 pages.
Toutes les couvertures de 1915 sont consacrées aux poilus et au patriotisme.
Pendant la guerre, les typographes publient un bimensuel, Le "Petit Echo en campagne",
qui raconte la vie des «poilus» et qui témoigne de la solidarité de l’entreprise.

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L’extension en Bretagne en 1922
Le souvenir de la guerre pèse encore lourdement sur les esprits lorsque le "Petit Echo de la Mode" réalise une première décentralisation dans l’Ouest, loin d’éventuelles nouvelles offensives allemandes.
CHÂTELAUDREN est l’exemple d’un lieu provincial qui a su accompagner la créativité artistique et commerciale d’une époque. Elle est née de la vitalité et de l’esprit visionnaire d’une personnalité locale, Charles-Albert HUON DE PENANSTER, fils du fondateur, conseiller général des Côtes-du-Nord.
Charles-Albert Huon De Penanster installera une grande partie de l’imprimerie à Châtelaudren en 1922 après le décès de son père afin de bénéfiInformationscier notamment de la turbine hydroélectrique alimentée par l’étang.
L’essor des années 20 va favoriser la création de nombreuses revues:
- Guignol, Pierrot et lisette
- Mon Ouvrage ( tricots, couture, broderies)
- Rustica (élevage, jardinage, bricolage, chasse, pêche), c’est le seul périodique fondé par le Petit Echo encore présent dans les kiosques aujourd’hui.

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La Seconde Guerre Mondiale vient entacher le succès des années 30. La presse est soumise à la censure sauf la presse technique et les magazines de mode.
Le magazine «Le Petit Echo de la Mode» se réduit de nouveau à 8 pages faute de papier. Pour compenser cette baisse d’activité de presse et employer les hommes qui risquent d’être envoyés en Allemagne au Service du Travail Obligatoire, les Editions de Montsouris lancent des collections de petits romans sous forme de livrets qui consomment peu de papier. Les collections "Printemps" pour les adolescents "Stella et Dauphine" publient des textes peu connus de grands écrivains dont les droits d’auteur sont tombés dans le domaine publique.

L’après-guerre
Après une courte interruption à la Libération, Le "Petit Echo de la Mode" reparaît chaque mois, devient bi-mensuel en 1946 puis reprend son rythme hebdomadaire l’année suivante.
La fidélité des lectrices est telle qu’il va très rapidement retrouver ses lectrices d’avant-guerre et progresser de façon spectaculaire pour atteindre son tirage record en 1950 de 1 million et demi d’exemplaires.
L’hebdomadaire retrouve une belle santé, malgré son papier de mauvaise qualité et les maigres recettes d’une publicité qui n’occupe pas le dixième du contenu du magazine quand les années 30 leur consacraient trois fois plus d’espace.

Les années 50
Le "Petit Echo" devient "L’Echo de la Mode" en 1955 mais sa forme subit la redoutable concurrence d’un autre hebdomadaire, "Femmes d’Aujourd’hui", jugé plus moderne.
L’amélioration technique de l’impression est devenue nécessaire. Les Editions de Montsouris décident de s’équiper de rotatives offset et en 1957 naît, à Massy dans l’Essonne, un complexe industriel qui va devenir en 20 ans la première imprimerie offset de France. La diffusion de l’Echo de la Mode continue de baisser doucement et fin 1957, elle descend au-dessous du million d'exemplaires.
Les Editions de Montsouris restent la première entreprise française pour les patrons de couture, avec ses trois marques:
- Patron modèle, Patron de Paris, Patron favori.
Elle vend 8 millions de patrons par an, soit la moitié des ventes du marché, et propose 250 modèles nouveaux par saison.
Châtelaudren est la capitale des patrons-modèles, la filiale bretonne habille la France

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Le déclin
Au cours des années 60, la modernisation de l’imprimerie de Massy restreint les fonds, la promotion du magazine est limitée et la filiale de Châtelaudren ne connaît pas d’évolution technologique. De plus, les modèles économiques et l’introduction de la publicité commerciale à la télévision appauvrissent la presse écrite. Le magazine périclite, l’Echo de la Mode est racheté par son concurrent "Femmes d’Aujourd’hui" en 1977, les deux titres cohabiteront jusqu’en 1984.

Ainsi Le Petit Echo de la Mode termine son histoire en 1984, après un siècle d’existence


Documents vidéo INA de 1968

Châtelaudren : les éditions Montsouris
Châtelaudren : une fabrique de patrons-modèles